20 août 2024

Bilan de mi-année 2024 du marché immobilier québécois

Alors que la première moitié de l’année 2024 s’est déjà écoulée, les économistes de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ) observent des signes de reprise sur le marché immobilier québécois. Le deuxième trimestre a été marqué par une nouvelle dynamique, portée par un regain de confiance chez les acheteurs et des conditions favorables pour le marché résidentiel.

Maison unifamiliale en région

Dans ce bilan immobilier de mi-année – également discuté dans l’épisode 26 du balado l’Immobilier en mouvement –, les économistes répondent à vos questions et passent en revue les faits saillants et les principales tendances qui se dessinent. Ils donnent aussi un aperçu des perspectives pour la seconde moitié de l’année. Que vous envisagiez de vendre ou d’acheter, ce bilan vous offre des informations essentielles pour naviguer dans le marché immobilier actuel.

Quelles sont les tendances du marché immobilier pour la première moitié de l’année?

« Le marché immobilier de la revente a affiché un solide rebond au cours des premiers mois de l’année 2024 », explique Charles Brant, directeur de l’analyse de marché à l’APCIQ.

Le ralentissement de l’inflation, combiné aux attentes croissantes d’une baisse imminente des taux d’intérêt, a incité de nombreux acheteurs à agir rapidement, craignant une surchauffe du marché immobilier. En voulant éviter les risques d’un marché encore plus compétitif, ces acheteurs ont créé une dynamique de marché favorable.

Ce bilan de mi-année montre que le deuxième trimestre immobilier a été marqué par des changements importants qui pourraient bien influencer l’évolution du marché pour le reste de l’année.

Les ventes résidentielles sont-elles toujours en hausse?

Les ventes résidentielles ont continué de croître au deuxième trimestre de 2024, avec une augmentation de 12 % par rapport à la même période en 2023. Le Québec avait clôturé l’année précédente avec un marché immobilier qui tendait vers l’équilibre, mais cette reprise indique une demande accrue pour les propriétés dans plusieurs régions métropolitaines de recensement (RMR) du Québec.

Les ventes de propriétés ont été marquées par des hausses significatives dans ces marchés transactionnels.


Hausse des ventes de propriétés

 RMR

 2e trimestre de 2024

 Drummondville

 +19 %

 Sherbrooke

 +13 %

 Gatineau 

 +11 %

 Montréal

 +11 %


Ces hausses sont supérieures à la moyenne historique, ce qui montre que ces régions, incluant celle du Grand Montréal, deviennent encore plus attrayantes pour les acheteurs. Cette activité transactionnelle exceptionnelle a poussé les économistes de l’APCIQ à revoir leurs prévisions : « Nous avons bonifié notre prévision de transactions au Québec pour pratiquement atteindre les 81 000 ventes. C’est une augmentation de 5 800 transactions, soit une hausse de 6 % par rapport à 2023 », explique Chantal Routhier, directrice adjointe de l’analyse et gestion des données à l’APCIQ.

Le niveau d’activité transactionnelle de ces RMR, au deuxième trimestre de 2024, dépasse les moyennes historiques respectives, calculées depuis 2000, pour cette période de l’année. La région de Drummondville, par exemple, a atteint son plus haut niveau pour un deuxième trimestre depuis 2000, soulignant l’effervescence du marché immobilier dans cette région.

Les prix des propriétés ont-ils augmenté au cours du deuxième trimestre?

Dans la plupart des régions québécoises, les ventes et les prix ont augmenté de manière significative.


Hausse des prix des propriétés

 Type de propriété

 2e trimestre de 2024

 Unifamiliale

 +11 %

 Copropriété

 +10 %

 Plex 

 +21 %


Selon Charles Brant, la situation financière des ménages québécois est l’un des facteurs ayant contribué à cette hausse, ce qui n’est pas forcément le cas ailleurs au pays : « Le rattrapage du revenu des ménages au cours des dernières années, comparé à celui de ces autres provinces canadiennes, contribue inévitablement à soutenir la hausse des prix au Québec », défend-il.

Ces augmentations, tout comme celles du prix moyen des logements à Montréal en 2024, montrent que la demande est forte, tandis que l’offre reste limitée. Le prix médian des maisons unifamiliales a augmenté de 5 %, atteignant 452 500 $. Cette hausse est conforme à la moyenne historique et indique une stabilité dans ce segment du marché immobilier québécois.

Quels sont les principaux défis auxquels font face les acheteurs?

La croissance des inscriptions étant restée limitée, les conditions du marché immobilier demeurent avantageuses pour les vendeurs. Les acheteurs, eux, doivent composer avec des prix élevés et un inventaire immobilier restreint, notamment à Montréal et à Québec. Les taux d’intérêt sont encore généralement élevés malgré les baisses de juin et de juillet. Emprunter à un taux élevé pourrait donc dissuader certains acheteurs potentiels, ralentissant ainsi les activités dans l’ensemble du marché immobilier.

Est-ce une période favorable pour acheter une résidence secondaire?

En plus du fait que certains acheteurs ont devancé leur projet par crainte de voir le marché et les prix s’enflammer à nouveau, plusieurs éléments ont fait évoluer le marché immobilier. C’est notamment le cas des acheteurs expérimentés qui sont déjà bien établis sur le marché : « Les besoins de ces acheteurs expérimentés changent et peuvent s’orienter vers l’achat de copropriétés haut de gamme, de résidences secondaires ou de pieds à terre en ville lorsqu’ils choisissent de s’établir en campagne », précise Charles Brant.

Les régions de loisirs comme l’Estrie, les Laurentides et Lanaudière ont vu une hausse de l’inventaire, offrant plus de choix aux personnes désirant trouver une maison de campagne à vendre ou à louer. Certaines zones ont d’ailleurs connu une augmentation notable des transactions, en particulier sur les marchés récréatifs ou de loisirs.


Hausse des ventes dans les marchés récréatifs

 Région

 2e trimestre de 2024

 Lachute

 +43 %

 Rawdon

 +42 %

 Sainte-Agathe-des-Monts

 +40 %


Pourquoi observe-t-on un engouement pour les plex?

Être propriétaire d’un plex, que vous l’occupiez ou non, comporte plusieurs avantages. Ce type d'habitation est particulièrement attrayant pour les premiers acheteurs et les investisseurs, notamment à cause des revenus locatifs attractifs.

Au cours du deuxième trimestre de 2024, les plex ont continué de gagner en popularité avec une hausse de 21 % des ventes. Le prix médian des plex a également augmenté de 10 %, atteignant 603 500 $.

Le bilan immobilier de mi-année pour 2024 montre une nette amélioration par rapport à la même période de l’année précédente. Contrairement aux autres provinces canadiennes comparables, c’est-à-dire l’Ontario et la Colombie-Britannique, le Québec a connu une activité transactionnelle croissante.

Les prévisions immobilières sont-elles révisées à la baisse ou à la hausse?

Les économistes de l’Association canadienne de l’immobilier ont récemment revu leurs prévisions de croissance pour 2024 à 6,1 % au lieu de 10,5 %. Cette révision est due à une augmentation de l’offre et à un printemps plus calme que prévu, marqué par moins de baisses des taux d’intérêt qu’anticipé.

Le marché immobilier québécois est-il en reprise?

Même si le marché est relativement calme, les ventes de maisons ont augmenté de 3,7 % entre mai et juin, montrant une certaine résilience dans le secteur. De plus, le prix moyen des maisons a légèrement baissé de 1,6 % par rapport à juin 2023. Bien que l’activité printanière ait été moins intense que prévu, cela a tout de même conduit à une hausse du nombre de propriétés disponibles sur le marché.

Que peut-on dire des taux d’intérêt actuels au Canada?

La Banque du Canada a récemment baissé son taux directeur, ce qui a créé de nouvelles opportunités pour les acheteurs sur le marché. Cependant, plusieurs ménages ne peuvent toujours pas entrer dans le marché immobilier québécois, souligne Charles Brant : « C’est dû à un pouvoir d’achat grugé par l’inflation et des prix qui sont repartis à la hausse dans un contexte où les taux d’intérêt demeurent relativement élevés. Il faudra donc que le marché retourne à des conditions plus équilibrées avant d’ouvrir la porte à un plus grand nombre d’acheteurs potentiels », estime-t-il.

Néanmoins, si l’inflation suit la trajectoire de la Banque du Canada, les économistes prévoient une baisse des taux d’intérêt pour atteindre 4 % d’ici la fin de l’année.

Peut-on être optimiste quant au marché immobilier québécois?

En résumé, malgré les fluctuations et les défis rencontrés au cours de l’année, les économistes sont optimistes et croient que le marché immobilier québécois affiche des signes encourageants pour l’avenir. Que vous souhaitiez vendre ou acheter, les opportunités relatives aux nouvelles propriétés sont nombreuses et diversifiées, vous offrant ainsi la chance de profiter de cette période de reprise du marché immobilier.

Pour en apprendre davantage sur les tendances du marché immobilier, consultez régulièrement les statistiques mensuelles détaillées présentées par les économistes de l’APCIQ.

Article écrit en collaboration avec :


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