Quelles seront les répercussions du REM sur le prix des propriétés?
Le Réseau express métropolitain (REM) est le plus grand projet de transport collectif à voir le jour au Québec depuis les 50 dernières années[1]. De type métro léger 100 % électrique et automatisé, il comportera 26 stations et parcourra un circuit de 67 kilomètres à travers le Grand Montréal.
Séduits par l’attrait de la mobilité, nombreux seront les futurs acheteurs qui voudront s’établir à proximité de l’une des gares du REM. Mais quelles seront les répercussions de ce réseau de transport collectif sur le prix des propriétés? Parcourez cet article pour découvrir de quoi il en retourne.
1. Peut-on s’attendre à une hausse du prix des propriétés situées à proximité d’une gare du REM?
Le REM n’est pas
encore en fonction pour l’instant; néanmoins, les premiers départs entre les
stations Brossard et Gare Centrale sont prévus en 2023. Il est donc trop tôt
pour évaluer les fluctuations que connaîtra le marché immobilier à proximité
des gares.
Néanmoins, plusieurs
experts – dont Gérard Beaudet, urbaniste et professeur titulaire à l’École
d’urbanisme et d’architecture de paysage de l’Université de Montréal – estiment
que le prix des résidences près des gares du REM pourrait augmenter, au même
titre que celles qui se trouvent à proximité d’une station de métro, par
exemple.
2. Quelle est la valeur ajoutée des propriétés avoisinant une station de métro?
Selon une récente
étude réalisée par la firme JLR Solutions Foncières, le prix des copropriétés situées à moins de 500 mètres d’une
station de métro serait 11,2 % plus élevé que celles qui se trouvent entre
2 et 4,5 kilomètres de cette même station. De plus, les résidences localisées
à moins de 2 kilomètres d’une station de métro afficheraient un prix de
2,2 % à 9 % plus élevé que celles se trouvant à une plus grande
distance[2].
Cependant, le plus
grand impact observé concerne les
copropriétés situées dans un rayon
d’un kilomètre d’une station de métro, ce type de propriété étant plus touché
que les maisons
unifamiliales. Selon les experts, la
présence d’un espace de stationnement pourrait expliquer cette différence. Par
conséquent, les acheteurs de copropriétés seraient moins susceptibles de
posséder un véhicule et seraient plus enclins à utiliser les transports en
commun.
Toujours selon
l’étude menée par la firme JLR, les propriétés se trouvant à proximité d’une
station de métro qui accueillera également une gare du REM pourraient subir
d’autres hausses de prix à la suite de l’inauguration de ce nouveau réseau. D'après
Roseline Guèvremont, agente immobilière chez Royal LePage, cela pourrait, en
partie, expliquer un certain engouement pour diverses régions de Montréal[3].
3. Quels seront les impacts pour les résidences situées à proximité des rails aériens du REM?
Si la proximité d’une gare du REM peut avoir un effet sur la hausse du prix des propriétés, la situation risque d’être fort différente pour les résidences localisées près des rails aériens. Ainsi, selon Gérard Beaudet, les nouvelles infrastructures entraîneront probablement quelques inconvénients – dont le bruit, la perte d’ensoleillement et la vue entravée – qui pourraient engendrer un effondrement des prix[4]. Cela dit, les promoteurs actifs dans les zones de transformation peuvent déjà tenir compte de la présence du REM pour atténuer ces désagréments, tout en optimisant la valeur des immeubles.
Bien qu’il soit encore trop tôt pour obtenir des données probantes quant aux répercussions du REM sur le prix des propriétés situées à proximité, tout porte à croire que ce réseau de transport collectif changera considérablement le portrait immobilier de la grande région de Montréal. En somme, cette transformation pourrait pousser les futurs acheteurs à acquérir ou à louer une habitation dans des quartiers moins prisés, sachant qu’ils pourront se rendre au centre-ville en seulement 20 minutes où qu’ils se trouvent.
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