30 janvier 2023

Un marché immobilier toujours en faveur des vendeurs en 2023?

Le mois de janvier, c’est le moment des bilans et des projections. Voici donc les observations et les perspectives pour le marché immobilier du Québec tel que relevé par l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ) lors de sa conférence Fenêtre sur le marché immobilier, en décembre dernier.

Bilan du marché immobilier en 2022

En 2022, le prix médian record des propriétés a connu une hausse de 13% par rapport à 2021. Toutefois, les ventes ont enregistré une baisse de 20 %, ce qui constitue un recul historique après avoir atteint des niveaux d’activité exceptionnels, pendant la période pandémique. C’est la hausse exceptionnelle des taux d’intérêt, largement influencée par l’inflation et le conflit en Ukraine, qui a ébranlé le marché de revente et s’est ensuite traduit par une correction des prix. À partir de mai 2022, on remarque une tendance à la baisse du prix médian des maisons, largement attribuable aussi à une incapacité grandissante des acheteurs à se qualifier pour obtenir un prêt hypothécaire. Et comme il y a moins d’acheteurs, la compétition féroce pour l’acquisition d’une propriété s’est calmée. La surchauffe des prix s’est apaisée et on a remarqué une baisse des ventes résultant d’un processus de surenchère.

Malgré un certain ralentissement, le marché immobilier joue encore en faveur des vendeurs. Effectivement, les inscriptions en vigueur demeurent à des niveaux historiquement bas et le nombre de mois nécessaires pour écouler l’inventaire de propriétés se trouve significativement au-dessous du seuil d’équilibre du marché, ce qui donne un meilleur pouvoir de négociation aux vendeurs.

Perspectives

L’évolution des tendances du marché immobilier en 2023 n’est pas la même selon les régions, au Québec. Encore une fois, la hausse des taux d’intérêt ainsi que le niveau de prix record sont au banc des accusés. Le pouvoir d’achat des ménages diffère selon où on se trouve dans la province.

Alors que les régions métropolitaines de recensement (RMR) de Québec, Saguenay et Trois-Rivières sont potentiellement plus résilientes face à la hausse du coût du financement, l’île de Montréal, Laval et leurs régions périphériques sont en tête de liste des marchés où le niveau des prix est difficilement soutenable face au pouvoir d’achat des ménages. Pour les premières zones, on projette donc une normalisation de leur activité transactionnelle après avoir atteint en 2022 des niveaux supérieurs à leur moyenne historique. Alors que pour la concentration autour de Montréal, l’activité transactionnelle sera sensiblement plus modérée.

Au cours de la prochaine année, les ventes devraient être en baisse. Pas de retour massif de propriétés sur le marché notamment à cause du ralentissement de l’économie attendu en 2023 et du fait que l’inflation gruge le pouvoir d’achat des ménages. Le marché immobilier résidentiel du Québec devrait continuer de ralentir, mais à un rythme deux fois moins élevé qu’en 2022. Les conditions de marché seront donc à la faveur des vendeurs, et ce proche de l’équilibre et les prix médians pour les unifamiliales devraient reculer de seulement 5 % par rapport à l’an dernier.

En somme, pour savoir si ces prédictions pour brosser le tableau du marché immobilier en 2023 s’avéreront vraies, il faudra se donner rendez-vous l’an prochain à l’heure du prochain bilan. D’ici là, ces données permettent de mieux mettre en place certaines actions alors, profitez-en bien!

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